Voyage

USA#5 : la Nouvelle-Orléans

Après notre tour de la Floride, nous commençons notre traversée des Etats-Unies d’est en ouest. En regardant la carte de loin, on a toujours tendance à minimiser les temps de trajet. Par contre, en lançant une simple recherche sur Google Maps, le verdict tombe et çà pique : environ 30 heures de route … Pour agrémenter la route et découvrir l’Amérique profonde, on sélectionne un certain nombre de ville à visiter et la Nouvelle-Orléans en fait bien sur partie ! 

Pour en savoir plus sur notre trajet, rendez-vous sur notre Polarsteps : 

La Nouvelle-Orléans

Historiquement, la ville était une colonie française et a été cédé aux Etats-Unies en 1803. On retrouve ainsi tout un quartier français avec des boulangeries françaises (= French Bachery) qui vendent des beignets noyés dans du sucre. On n’a toujours pas trop compris pourquoi on associe cela à la culture française ! Pour la petite anecdote, il n’y a que du pain industriel aux Etats-Unies. Notre bonne baguette française nous manque !! Pour ceux qui veulent s’installer aux USA, on vous conseille d’ouvrir une boulangerie (ou une crêperie)!

La Nouvelle-Orléans est bordée par le Mississipi (souvenir d’enfance avec Tom Sawyers). On peut réaliser des petites croisières sur d’anciens bateaux à roue mais le plus beau est encore de les regarder au loin et de se balader sur le front de mer (Moonwalk).

Sa réputation d’être la capitale du jazz n’est pas une légende. Nous découvrons ainsi des spectacles et concerts à chaque coin de rue. Les bars ont les fenêtres grandes ouvertes afin de laisser passer la musique. Une balade dans la ville est donc une attraction à part entière. Pour découvrir la ville, on vous recommande les quartiers French street et Duvel street. Prenez un verre en take away et laissez vous porter par le jazz qui s’échappe des fenêtres des bars.

Cette ville est un savant mélange d’artistes mais aussi de tolérance envers l’ensemble des minorités. La communauté LGBT est bien présente mais aussi d’autres cultures plus étranges comme les arts obscures. De nombreuses voyantes ont des petits stands dans la rue afin de lire votre avenir dans les cartes. On retrouve même des magasins spécialisés qui vendent tout un attirail de sorcellerie et des ghosts tours afin de visiter la ville.

La colonisation française a permis de transmettre l’art du carnaval et de la fête. Et, par une chance incroyable, nous tombons en pleine période de carnaval à une semaine du mardi gras ! Depuis le début du voyage, nous avons l’image d’une Amérique puritaine où l’alcool et le sexe sont des sujets inexistants. Cela nous est arrivé plusieurs fois qu’on se retourne sur nous parce qu’on se tient la main ou qu’on s’embrasse dans la rue. Cette ville ne respecte clairement pas ces règles et on tombe même dans l’autre extrême ! A n’importe quelle heure de la journée, les bars sont ouverts et les gens picolent dans la rue. Comme si un extrême d’un coté devait obligatoirement être compensé par un autre extrême.

A la tombée de la nuit, l’ambiance s’emballe avec des chars délirants et des fanfares qui défilent dans la rue. La tradition est de lancer des colliers de perles en échange de voir le torse ou la poitrine. C’est rigolo et il y a aucune obligation. On a récolté plein de colliers qui sont actuellement en décoration dans René! Tout est tourné en dérision : le sexe, l’histoire américaine mais aussi la politique de Trump. Comme chaque carnaval, c’est aussi l’occasion de réunir tout le monde peu importe l’âge, le sexe ou la couleur de peau. Cette ambiance nous donne cette impression que, lorsqu’on interdit quelque chose, on créé systématiquement un autre extrême afin de trouver un équilibre. L’ambiance reste conviviale et on passe une superbe soirée à faire la fête !

La Whitney Plantation

Grâce à son climat favorable, la Louisiane est connue historiquement pour l’exploitation du coton, du sucre ainsi que du riz. Cependant, de nombreuses générations d’esclaves ont participé à cette exploitation agricole notamment pendant la colonisation française.

La plupart du temps, les esclaves étaient majoritairement des enfants car il étaient moins chers que les adultes et plus simple à contrôler. Les femmes sont plus rentables à faire des enfants. Ainsi, une femme peut avoir des dizaines d’enfants qu’elle ne connaitra bien sur jamais car ils sont souvent revendus à d’autres plantations. Un enfant malade sera de suite exécuté pour éviter de propager la maladie. Un fuyard sera battu et emprisonné devant ces camarades pour montrer l’exemple.

Nous avons choisi de visiter la Whitney Plantation qui justement focalise la visite sur l’esclavage de l’époque. Clairement, l’homme blanc n’a pas manqué d’imagination pour assouvir tout un peuple pour son propre enrichissement. C’est toujours un peu révoltant ce genre de visite car on ne comprend pas comment cela a pu se produire (et que surement cela se produit encore d’une autre manière).

A la Nouvelle Orléans, nous avons assisté à une scène où un homme blanc se faisait cirer les chaussures par un homme de couleur (cf photo). L’homme blanc s’est tiré sans même lui donner une pièce. Globalement, les jobs de merde sont systématiquement pour les personnes de couleurs. Dans les transports en commun, on n’est bien souvent les seuls blancs. On remarque que les disparités entre les couleurs de peau sont encore bien présentes aux Etats-Unies.

Notre spot dodo pour dormir en fourgon à la Nouvelle-Orléans

Comme d’habitude, il n’est pas toujours évident de trouver des spots dodo dans des grandes villes surtout en période festive comme le carnaval. L’idée est aussi de ne pas être trop proche du centre ville pour être un peu au calme en cette période de carnaval. On a donc opté pour un parking Walmart en périphérie de la ville. Des lignes de bus vous permettent de rejoindre simplement le coeur de ville. Comme dans beaucoup de villes américaines, les horaires de bus sont un peu aléatoire mais ils finissent toujours par passer 🙂

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